Compte rendu de la réunion amicale d’information et de concertation
Le mercredi 2 octobre 2019 à 10 h 30 à la BDGB
Présents : Mmes O. Lecoq et J. Vitry, MM. F. Couturier, F. Daveau, A. Durieux, P. Charon et J. Trouchaud
a. La vente du fromage de Brie en pots. (1810)
Un soit-disant « ancien pot de pharmacie en faïence » portant la mention Debacq à Meaux a été récemment présenté sur internet. En réalité un tel pot servait au transport du fromage de Brie (cf. Cl. Mettra, Meaux, 1976, p. 96) ; il en existe d’ailleurs un exemplaire au Musée Bossuet. L’Almanach des gourmands (7ème année, 1810, p. 227) nous apprend qu’il existait à l’époque « rue Saint-Denis, presqu’aucoin de celle du Ponceau, une très petite et très modeste boutique, occupée par M. De Bacq, gendre de M. Rat. […] Il est le fils de M. De Bacq, Maître de Poste à Meaux, qui vend ces excellens Fromages de Brie, en pots, connus sous le nom de Fromages de la Poste de Meaux [qui figure d’ailleurs sur l’autre face du pot]. On en trouve à l’Hôtel des Américains, rue Saint-Honoré, n° 137. »
Ainsi, internet diffuse dans le même temps des informations inexactes et la solution de ce qui pouvait paraître une énigme. Reste à en savoir plus sur le maître de poste lui-même !
b. Pourquoi Charles X n’a pas posé la 1ère pierre de l’Hôtel de Ville de Meaux. (1828)
Née de la lecture trop rapide de l’inscription déposée dans la première pierre du nouvel Hôtel de ville (dont la façade était tournée vers la cathédrale), une certaine tradition veut que celle-ci ait été posée le 1er septembre 1828 par le roi Charles X, qui avait passé la nuit à Meaux au début de son voyage en Alsace. En réalité, cette inscription ne dit rien de tel ; elle indique simplement que ladite 1ère pierre a été posée le 1er septembre, « jour du départ de S.M. de Meaux, où elle avait couché ».
On trouve le récit du bref séjour du roi dans la Gazette universelle de Lyon du vendredi 5 septembre 1828. Sa Majesté avait été reçue à l’entrée de la ville le 31 août à cinq heures trois quarts avant de se rendre au palais épiscopal. Après le dîner, un feu d’artifice avait été tiré « sur une terrasse en face des croisées de l’évêché ». Le lendemain, à 7 heures, le roi s’est rendu à la cathédrale pour y entendre la messe et, dès 8 heures, il est monté en voiture, prenant la direction de Châlons. Il avait donc quitté la ville lorsque le sous-préfet H. de Chantelou, et le maire Veillet de Veaux entouré de son conseil municipal, ont procédé à la pose de la fameuse première pierre, laquelle fut enfouie sous le péristyle.
c. L’impression à Meaux du premier hebdomadaire marxiste français. (1877)
Le 18 novembre 1877, parut à Meaux le n° 1 d’un nouvel hebdomadaire, L‘Avenir, premier journal marxiste français, « fondé sur l’initiative de Jules Guesde et dirigé par lui », et dont les bureaux (rédaction et administration) se trouvaient 14 rue Saint-Etienne). Pourquoi à Meaux, et non à Paris où le journal devait être principalement vendu ? tout simplement pour n’avoir à payer qu’un cautionnement bien moindre que celui exigé pour la fondation d’un hebdomadaire à Paris.
Le programme annoncé par Jules Guesde attira l’attention du parquet, qui engagea des poursuites. Sans attendre que le tribunal correctionnel de Meaux se prononce (il le fera par une première condamnation le 21 décembre), l’imprimeur meldois déclara forfait et refusa ses presse pour l’impression du troisième numéro. Le siège du journal fut alors transféré à Lagny.
A la suite d’une deuxième condamnation, prononcée le 12 juillet 1878, L’Avenir cessera de paraître. Mais il serait intéressant d’en savoir plus sur l’histoire meldoise de cette éphémère publication : voilà encore une piste de recherches !
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