Bonjour chers amis internautes
Nous poursuivons notre promenade découverte dans Meaux en longeant à cette occasion, les quais de la rive droite.
Vous pouvez aussi retrouver ces informations dans le Dictionnaire topographique et historique des rues de Meaux publié par la SLHB qui est toujours en vente (contact@shmr.fr )
Les cartes postales proviennent de la médiathèque Luxembourg (cf. sources)- Les photos sont de votre serviteur.
Le Quai Victor Hugo
Nous devons la construction et l’aménagement de ce quai entre 1880 et 1884 à Victor-Louis Modeste (1818-1893), maire de Meaux de 1880 à 1884. Le projet date de 1841 mais les premières ébauches de construction datent de la Restauration.
Le quai devait initialement porter le nom du Général La Fayette décédé en 1834 en prolongation de la place voisine mais la mort de Victor Hugo, le 22 mai 1885 eut raison de ce choix. M. Merré, premier adjoint au maire proposa le nom de l’auteur des Misérables et sa proposition fut adoptée à l’unanimité.
La construction de ce quai a suscité de nombreuses critiques des Meldois et ses plus vifs opposants se comptaient parmi les meuniers des moulins de l’Echelle dont le déchargeoir situé à l’extrémité de la rue des Vieux moulins gênait la circulation et qui fut en 1927, installé sur l’autre rive.
Comme peuvent en témoigner certaines vues anciennes, le quai s’est arrêté dans un premier temps à la hauteur la place de l’Hôtel de ville et ce n’est qu’en 1890 qu’il fut prolongé jusqu’à la place Lafayette, suite à l’aménagement de l’Hôtel de la Gare (immeuble Gamblin). Le bâtiment de la Caisse d’Epargne fut édifié en juin 1892 par l’architecte Georges Perdrigé.
Le quartier de la Juiverie
C’est à la construction du quai Victor Hugo que nous devons la démolition en 1889, du quartier de la Juiverie qui porte cette appellation depuis le Haut Moyen-Age, en raison de la présence d’une importante communauté juive à cet endroit. La voie qui est comme l’épine dorsale de cet ancien quartier porte le nom de rue Antoine Carro (1797-1875) en hommage à l’historien, journaliste et bibliothécaire meldois d’adoption. Ce quartier est populaire et vétuste avec ses ruelles étroites lors de sa démolition, communiquant avec le restant de la ville par les rues Saint-Fiacre et Darnetal (ou d’Arnetal). Une partie de la rue de la Cordonnerie actuelle entre la place Darnetal et la Marne faisait partie de cet ancien quartier. Une poterne s’ouvrait en contrebas. Avant la construction du quai, un escalier permettait l’accès à la rivière aménagé le long d’un mur de soutènement construit vers 1445.
Par ailleurs, une passerelle reliait les deux rives près de l’emplacement de l’actuel pont Jean Bureau.
En face de ce quai, se dressaient les moulins de l’Echelle puis les moulins du pont du Marché et face à lui, le Café du commerce disparu en 1913.
Nous consacrerons une attention particulière aux moulins meldois lors d’une prochaine promenade…
La place Sauvé de La Noue
Que de noms différents furent donnés à cette voie au fil des siècles
Place du Port-aux-Bois puis du Port à la Bûche du fait du charroi de bois par les marchands sur ce port
Rue et place du Port-au-Salut par les mariniers qui devaient longer le quai de près afin d’aborder de face, les deux arches marinières du Pont du Marché dit Pont raide.
La place fut occupée dans un premier temps par des bâtiments du grenier à sel. Pour votre information, l’impôt sur le sel appelé la gabelle perçu à cet endroit, fut créé par les Etats généraux de 1355 sous le règne du roi Jean (II) le Bon (1319-1364).
Pourquoi le nom actuel de Place Sauvé de La Noue ?
Avec la Révolution, la gabelle est supprimée et le grenier à sel est acquis par un marchand de bois. Le théâtre de Meaux s’installa un temps là avant d’être Place Henri IV. Par ailleurs, le nom de place de la Comédie est remplacé par celui des bonshommes puis en 1817, par la rue Sauvé de la Noue.
Jean-Baptiste Sauvé de la Noue (1701-1761) que nous avions évoqué précédemment concernant la rue du Grand Cerf (prévoir lien) est né à Meaux est un auteur , directeur mais aussi acteur de théâtre. Il s’éteint à Paris, ruiné et épuisé, le 15 novembre 1861. 1761
Au début du siècle passé, les magasins Dufayel s’installent dans les anciens bâtiments du grenier à sel en les réaménageant jusqu’à l’entre-deux-guerres où ils cèderont la place à la poste de Meaux. Incendiés par les Allemands lors de leur retraite en 1944, ils seront détruits dans les années 60 pour laisser place à un parking, lors du réaménagement des quais…
Nous vous donnons rendez-vous très prochainement pour la suite de notre promenade sur le Quai Jacques Prévert…
Bonnes et joyeuses fêtes à toutes et tous
Fabien Couturier
pour la SHMR
Sources :
Source manuscrite :
– Alfred Bonno, Les rues anciennes de Meaux et les édifices civils et religieux qui se trouvent dans la ville et les faubourgs; Meaux, Med. Luxembourg, Ms 163.
sources imprimées
. principale
- Dictionnaire topographique et historique des rues de Meaux, tome 1, Meaux ,Société littéraire et historique de la Brie, 1988. p. 85-88
toujours disponible au prix de 18 euros : contact@shmr.fr
mais aussi
. Damien Blanchard, Dictionnaire biographique de Seine-et-Marne, C. de Bartillat, 1998. 261 p.
. Sous la direction de Judith Forstel, Meaux patrimoine urbain, Somogy, 2013
Sources iconographiques
Les cartes postales émanent des collections de la médiathèque Luxembourg et proviennent des dons de Monsieur Claude Chadron et de Monsieur André Endrès
Les photographies d’époque sont dues à André Endrès et sont conservées également à la Médiathèque Luxembourg.
Tous ces documents sont consultable sur demande : patrimoinemedialux@meaux.fr
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