Compte-rendu
Présents : Mme J. Vitry, MM. P. Charon, F. Daveau et A. Durieux
Excusés : J.-L. Duffet et J. Trouchaud
1. Il informe les participants que D. Vassigh a retrouvé dans les réserves du musée Bossuet l’autoportrait de l’abbé Ange Denis MACQUIN (cf. article « A la recherche d’Ange Denis Macquin », Bulletin de la SHMR n° 15, 2018, p. 94, n. 67), ainsi que le tableau Un samedi à Meaux, que l’on peut attribuer à Etienne Victor Boulland (id., p. 87,n. 43). Tous deux, le premier surtout, sont malheureusement en mauvais état. Il serait souhaitable que la SHMR associe ses efforts à ceux du Musée Bossuet pour leur restauration.
2. Il souligne l’intérêt de notes prises par le colonel Presson à partir de la consultation, au Service historique de la Défense, du dossier de Jean Baptiste Charles LEBEL (cf. réunion de décembre 2018). Il est notamment apparu que celui-ci, alors adjoint au commissaire des guerres, avait été déclaré responsable en 1811 d’un important déficit constaté l’année précédente lors des inventaires des fourrages de la place de Gand, et en conséquence constitué débiteur de la somme correspondante. En prolongement de cette affaire, A. Durieux a retrouvé le décret du 3 janvier 1813 par lequel Napoléon, vu le rapport de sa commission du contentieux du Conseil d’Etat, a rejeté la requête que le sieur Lebel avait formé contre cette décision du ministre directeur de l’administration de la guerre. Les différents documents réunis permettront la rédaction d’un article sur les tribulations de ce curieux meldois.
3. A. Durieux a par ailleurs été intrigué par la personnalité d’Antoine René Constance BERTOLIO (Avignon, 1741- Amiens, 1812) qui, en 1794, a été directeur des hôpitaux militaires de Meaux et de Chalons (cf. R. Perreau, Quand le canon tonnait à Valmy, p. 71 et 73, sous réserve d’une mauvaise orthographe et d’une absence de référence). Prêtre, franc-maçon, avocat au parlement de Paris (1775), vicaire de la paroisse de Saint-Séverin, l’un des rédacteurs du cahier de doléances du Clergé, membre des Electeurs de Paris (1789), substitut du roi au tribunal de cassation (celui-ci ayant cependant refusé le 29 décembre 1790 de procéder à sa réception puisqu’il était prêtre …), l’un des trois commissaires civils envoyés par le roi dans le Morbihan en 1791 « pour y rétablir l’ordre et la tranquillité », inspecteur dans les hôpitaux, directeur de l’hôpital militaire de Meaux [sic] (et de Chalons), destitué (avril 1794), puis réintégré (juin1794), nommé par le Comité de Salut public chef de division des hôpitaux militaires, commissaire du Directoire puis ambassadeur auprès de la République romaine (1798-1799), sous le Consulat (1802) substitut du procureur près le tribunal civil de la Seine, puis commissaire de justice de la Guadeloupe (1803-1810), prisonnier en Angleterre après la reddition de février 1810, renvoyé en France, et nommé conseiller à la cour d’appel d’Amiens. Mort en cette ville le 1er juin 1812. Cette existence mouvementée mérite de plus amples investigations, notamment en ce qui concerne la direction de l’hôpital militaire (Saint-Faron) en 1794, et les motifs d’une destitution (suite à la plainte de la citoyenne Favre mentionnée par Robert Perreau ?), rapidement suivie d’une réintégration.
4. A. Durieux évoque ensuite l’étonnante carrière d’Albert François GUILLION, né à Meaux le 22 septembre 1801, fils de Nicolas François Guillion, boulanger rue Saint-Rémy. Après avoir étudié la musique à la maîtrise de notre cathédrale, il poursuivit à Paris son apprentissage au sein de la maîtrise de la cathédrale Notre-Dame, et fit rapidement la preuve de ses dons, l’Académie des Beaux-Arts lui décernant un premier Grand prix en 1825, récompense d’un « talent remarquable ». Pensionnaire à la Villa Médicis, il sera choisi pour composer un opéra destiné à être représenté à Venise, à la La Fenice. Le hasard lui donnera l’occasion d’entreprendre une nouvelle carrière … dans l’agriculture, et plus précisément dans la sériciculture. Il est bon, assurément, de célébrer la mémoire de ce meldois qui, pour avoir quitté Meaux dans sa jeunesse, avait cependant conservé le souvenir de sa ville natale, puisqu’il avait demandé à être admis comme membre correspondant de la Société d’agriculture, sciences et arts de Meaux, à laquelle il a communiqué son Mémoire relatif à une filature de soie à la vapeur qu’il a établie dans la province de Trévise (Italie) et aux soins à donner à l’éducation [sic] des vers à soie (cf. le rapport d’A. Carro à son sujet, publié dans le bulletin de ladite société (1851-1855, p. 273-276). On trouve de plus amples détails dans l’article que lui a consacré M. Denis Havard de la Montagne, animateur de Musica et Memoria, en ligne ( htp://www.musimem.com/Guillion_Albert.htm )
5. A. Durieux signale enfin que le tome I (1817-1841) des Souvenirs d’un homme de lettresd’Alfred Maury, comprenant ses souvenirs d’enfance [à Meaux] et de jeunesse, doit paraître aux éditions Honoré Champion au mois de mai prochain. Ce texte inédit est préfacé et annoté par Maurice Gasnier qui, on s’en souvient, a bien voulu nous présenter une conférence à son sujet le 17 mai 2018. Un compte-rendu paraîtra dans le prochain bulletin.
À cette occasion est souligné l’intérêt qu’il y aurait à faire des recherches sur la présence préalable de l’armée française à Meaux en 1939-1940.